Variété III Paul Valery
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Variété III Paul Valery
Variété III
Paul Valery
Questions de Poésie
Poésie soumise à beaucoup d’expériences, à cause de l’instabilité des goûts, de la transmutation rapide de valeurs, et la disparition du durable. Type stricte et facilement définissable du Parnasse, mais aussi productions les plus dissolues et tentatives les plus libres durant le siècle. Verlaine, Stéphane Mallarmé et Arthur Rimbaud « ces trois Mages de la poésie moderne », porteurs de présents si précieux et de si rares aromates que le temps qui s’est écoulé depuis lors n’a altéré l’éclat ni la puissance de ces donc extraordinaires. Aujourd’hui on peut pratiquer la poésie de manières fort différentes. « Le même peut changer de goût, de style, brûle à vingt ans ce qu’il adorait à seize ».
Les hommes sans grand appétit de Poésie : énumèrent les moyens apparents dont usent les poètes, les fréquences et absences dans leur vocabulaire, on dénonce leurs images favorites, on signale des emprunts. On traite du poème comme s’il fût divisible en un discours de prose qui se suffise et qui consiste en un morceau d’une musique particulière. Discours de prose : on considère qu’il se décompose en un petit texte d’une part et de l’autre a une quantité de parole accessoire : ornements, images, figures,… Quant à la musique particulière, est pour la plupart négligeable. « Nous avons beau compter les pas de la déesse, en noter la fréquence et la longueur moyenne, nous n’en tirons pas le secret de sa grâce instantanée ». Valery veut dégager la poésie de tant de prose et d’esprit de prose qui l’accable.
Conception très scolaire de la poésie : on l’enseigne des dates, de la biographie, on entretient de querelles, de doctrines quand il s’agit de chant et de l’art subtil de la voix porteuse d’idées. Etonnement sur le caractère superficiel et vain des études et des enseignements. Figures de rhétorique jouent un rôle de première importance. Le poète se meut dans un ordre de relations et de transformations possibles dont il ne perçoit ou ne poursuit que les effets momentanés et particuliers. « La poésie se forme ou se communique dans l’abandon le plus pur ou dans l’attente la plus profonde ».
La Poésie est généralement méconnue. Habitude prise de juger les vers selon la prose et sa fonction, de les évaluer. Distinguer dans les vers le fond et la forme, un sujet et un développement, le son et le sens, considérer la rythmique, la métrique et la prosodie comme naturellement séparables de l’expression, voilà des symptômes de non compréhension ou d’insensibilité en matière poétique. Les rimes, l’inversion, les figures développées, les symétries et les images, trouvailles ou conventions sont des moyens de s’opposer au penchant prosaïque du lecteur.
Paul Valery
Questions de Poésie
Poésie soumise à beaucoup d’expériences, à cause de l’instabilité des goûts, de la transmutation rapide de valeurs, et la disparition du durable. Type stricte et facilement définissable du Parnasse, mais aussi productions les plus dissolues et tentatives les plus libres durant le siècle. Verlaine, Stéphane Mallarmé et Arthur Rimbaud « ces trois Mages de la poésie moderne », porteurs de présents si précieux et de si rares aromates que le temps qui s’est écoulé depuis lors n’a altéré l’éclat ni la puissance de ces donc extraordinaires. Aujourd’hui on peut pratiquer la poésie de manières fort différentes. « Le même peut changer de goût, de style, brûle à vingt ans ce qu’il adorait à seize ».
Les hommes sans grand appétit de Poésie : énumèrent les moyens apparents dont usent les poètes, les fréquences et absences dans leur vocabulaire, on dénonce leurs images favorites, on signale des emprunts. On traite du poème comme s’il fût divisible en un discours de prose qui se suffise et qui consiste en un morceau d’une musique particulière. Discours de prose : on considère qu’il se décompose en un petit texte d’une part et de l’autre a une quantité de parole accessoire : ornements, images, figures,… Quant à la musique particulière, est pour la plupart négligeable. « Nous avons beau compter les pas de la déesse, en noter la fréquence et la longueur moyenne, nous n’en tirons pas le secret de sa grâce instantanée ». Valery veut dégager la poésie de tant de prose et d’esprit de prose qui l’accable.
Conception très scolaire de la poésie : on l’enseigne des dates, de la biographie, on entretient de querelles, de doctrines quand il s’agit de chant et de l’art subtil de la voix porteuse d’idées. Etonnement sur le caractère superficiel et vain des études et des enseignements. Figures de rhétorique jouent un rôle de première importance. Le poète se meut dans un ordre de relations et de transformations possibles dont il ne perçoit ou ne poursuit que les effets momentanés et particuliers. « La poésie se forme ou se communique dans l’abandon le plus pur ou dans l’attente la plus profonde ».
La Poésie est généralement méconnue. Habitude prise de juger les vers selon la prose et sa fonction, de les évaluer. Distinguer dans les vers le fond et la forme, un sujet et un développement, le son et le sens, considérer la rythmique, la métrique et la prosodie comme naturellement séparables de l’expression, voilà des symptômes de non compréhension ou d’insensibilité en matière poétique. Les rimes, l’inversion, les figures développées, les symétries et les images, trouvailles ou conventions sont des moyens de s’opposer au penchant prosaïque du lecteur.
Solveig- Emile Zola
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Date d'inscription : 13/09/2010
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