Bonnefoy Poésie et Vérité

Avouez que je vous sauve, parce que Bonnefoy c'est pas de la tarte lol. Par contre, je vous met ma prise de notes, c'est donc un peu éparpillé.

=> Ce que pensent les gens
Vérité : se base sur des mesures, pas sur la subjectivité. Or le langage exprime notre conscience des choses. La poésie va donc dans le sens de l'arbitraire. Elle n'élabore pas de connaissance. Quelle valeur? -> Nous fait sortir de nous-même? -> Nous déresponsabilise.

=> Ce que pense Bonnefoy
Le langage refuse de dire le vrai, mais il y a émergence de quelque chose de réel, donc vérité.

° Certains mvts poétiques ont réellement bouleversé les habitudes poétiques : Dadaïsme, Rimbaud. Le vrai poème est une invention. Il y a déconstruction, mais recherche d'une nouvelle connaissance -> Rimbaud = travailleur.
Mauvaise poésie : poésie conceptuelle. C'est une représentation, ça ne donne qu'une vue partielle du réel, il n'y a plus d'intimité avec la chose décrite. Il ne faut pas seulement prendre en compte la richesse sensorielle : l'objet st dans le monde, il est infini, transcendant. Unité de cet objet est appelé "présence" par Bonnefoy.

°Le désir de vivre, de participer au monde se situe au-delà des concepts. C'est le seul moyen de connaissance. Sinon, il y a oubli, effacement d'autrui dont on ne saisi que des aspects et pas la totalité.
Il existe plusieurs degrés dans les mots, dans les choses. Le désir d'existence passe par la parole. Avec la poésie conceptuelle, la recherche du sensible (l'esthétique) ne vient que compléter le regard scientifique. Elle ne sert pas à trouver l'unité de l'objet.

° Il existe une autre expérience du monde, de la parole dans les poème. La parole, certes, donne les concepts mais elle n'est pas composée de concepts, elle l'est de mots. "Le langage n'est pas composé de concepts, il l'est de mots"
Elle peut donc retranscrire l'unité. Mot : corps matériel, pour l'infini, permet de retrouver le monde d'avant les concepts. Agencement des mots : recherche d'un retour à la matérialité, loin du concept.
Il y a une relation différente entre les mots dans un poème et les mots dans un discours normal. Dans le poème, rend la dimension perdue, permet de plus avoir conscience de notre condition.

° Platon pensait que la matérialité du mot faisait écran avec le signifié (Platon est un idiot en ce qui concerne l'art et la poésie). En fait, c'est tout le contraire, il n'y a pas d'illusion, mais réalité, unité => VERITE.
Dans les sciences, la religion, on a une présence de mots non matériels, de concepts, impensés, impensables? La poésie parvient à tout montrer, par ex, l'amour, indescriptible par les concepts.

° Différence entre la vérité du langage. Soit perception directe "L'eau est pure", pas d'observation de l'eau, réalité non verbale simple existence. Soit dire de poésie, réalité hors langage, expression du tout, de la vie.

°La poésie se développe dans l'altérité, par l'expérience de la présence. Poésie, lieu pour tous, recherche d'une vérité universelle.

=> Mensonge.
Travestissement, l'auteur fait croire à l'expérience de la présence, alors qu'il exprime son propre désir, étroit, singulier. Les représentations sont subjectives, les symboles n'ont plus qu'un seul aspect.
Travail du désir : comme le concept, efface le tout, ne retient qu'une partie de l'objet. La poésie ne devient alors que le refuge de l'auteur contre de la mort.
Mais, le mensonge de la poésie n'est pas spécifique, il est dans tous les emplois du langage, ainsi que dans le concept. Il y a un besoin d'oublier de la mort, un désir fort de survivre qui entraîne un discours imaginaire, magique, fantasmagorique.
Ex. en science, on usurpe la véritable vocation de la recherche scientifique pour construire des systèmes intemporels -> volonté de permanence. Mais cela détruit la vérité, qui elle est mortelle -> nihilisme.
Dans le mensonge, il peut y avoir des aveux qui servent à la vérité. Le mensonge part d'un tout, même si l'auteur y glisse des éléments de sa subjectivité. dans certaines œuvres poétique, aveu du mensonges : "Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère" Baudelaire, "Au lecteur", Fleurs du Mal.

=> La poésie est nécessaire, même si cette nécessité n'est pas évidente. Son rôle est de rechercher l'Un.
=> La poésie est légitime, c'est un droit moral, même après Auschwitz. En effet, peut-on encore rêver, mentir en poésie, alors que l'on a vu la pire forme du mensonge? Oui, car la poésie n'est pas que mensonge, elle est aussi vérité et en cela, elle peut combattre l'idéologie. Il faudrait plutôt interdire la prose, car elle n'a pas conscience de son propre mensonge. Il faut réformer le langage conceptuel.

=> La poésie est-elle possible? Jugement pessimiste de Bonnefoy : crise de l'Occident, monde du commerce, de la technologie, de la pub. La poésie est repoussée vers des marginaux, qu'on empêche d'exister. Quel avenir pour la poésie, si doutes sur l'avenir de l'homme?

=> Poésie = réaction, naît de la carence. P-e que si trop peu de poésie, résurrection.

CITATIONS

"Le vrai poème est une invention, au grand sens de ce mot de la vieille rhétorique, et l'invention est la respiration du langage, elle est ce par quoi les codes se font parole d'instauration et d'échange"
"Le mot est une matière, c'est un son qui amorce au plan de la phrase un forme de même nature sonore, et en cela même il est rythme, et d'ailleurs, d'emblée il a été souffle, qui emploie notre souffle, qui le fait vivre hors de nous"
"J'appelle cette recherche, et de la présence et d'un sens, la poésie, et j'accorde à cette dernière une capacité, d'expérience et de vérité, qui n'est plus assez reconnue par la poétique contemporaine"
"Mais qu'on se souvienne que l'expérience de l'Un est la clef de voûte de la société autant que la parole, et il redevient clair aussitôt que la poésie a un rôle que rien ne peut remplacer. Si elle disparaissait tout à fait, c'est la société humaine qui s'écroulerait avec elle"