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Message  Lila Jeu 9 Sep - 21:15

I – La poésie : définition et caractérisation

I) La poésie pour ce qu'elle est
A – La définition du dictionnaire
« Art du langage, visant à exprimer ou à suggérer par le rythme (surtout le vers), l'harmonie et l'image. »
– art : activité artistique qui répons à un idéal esthétique, une activité créatrice qui s'inscrit ds une science du beau (ce que reprend le terme « harmonie ») + art qui suppose une certaine maîtrise technique (art de l'artisan).
– langage : fonction d'expression et de communication entre les h qui est mise en œuvre au moyen d'un syst de signes vocaux et graphiques.
– visant à : intentionnalité de l'acte créateur.
– exprimer, suggérer : processus sémantique, act qui produit du sens directement ou indirectement. Absence de COD = impossibilité d'unifier le msg de la poésie + insiste sur le processus lui-mm de prod plutôt que sur son résultat.
– par le rythme (surtout le vers), l'harmonie et l'image : identifie la poésie par un critère formel et en particulier par son extrême corrélation ac la versification + définit la poésie par des caractéristiques rhétoriques.
– => Poésie = création esthétique qui utilise le langage pr transmettre des msg grâce à des procédés formel et rhétoriques.
Critères dégagés par cette définition :
– esthétique : exige un acte créateur à la recherche du Beau grâce à une qlité technique et linguistique.
– sémantique : fonction utilitaire => transmet un sens (directement ou allusivement)
– d'intentionnalité: le créateur a un projet
– formels et rhétoriques : rythmes, vers, rimes, structures sonores, figures de style.
– thématique : sèmes poétiques = registre lyrique, élégiaque, thèmes des sentiments, des émotions, de la fuite du tps, condition de l'h.
=> conception réductrice de la poésie. La définition du dictionnaire s'en tient à une approche conventionnelle et populaire de la poésie. Les tensions du genre poétique (transgression des normes classiques et romantiques) n'y st pas répertoriées.

B – Synthèse de l'observation d'un corpus de textes poétiques
Difficile de dégager une définition permanente et unifiée de la poésie, ni au niveau diachronique, ni au niveau synchronique car :
– les canons esthétiques ne st pas restés stables et la poésie à partir du 19e a transgressé la notion de beauté pr explorer des domaines qui ont longtps relevé de la laideur ou de l'horreur. Thématique de la pourriture, de la putréfaction (« La Charogne » de Baudelaire) et non-respect des canons linguistiques : intrusion de la langue parlée ds la langue écrite (cf Queneau).
– la poésie a questionné la nature verbale des poèmes pr y intégrer une composante iconographique (calligrammes d'Apollinaire) => pas seulement un art du langage, aussi un art visuel : on peut se demander si la poésie est de nature verbale et si elle utilise bien le langage ; par ex, Michaux, Char, Mallarmé utilisent une langue nvelle, presque idiolecte.
– si elle est tjs une exp°, elle ne cherche pas toujours à transmettre un msg :
• les surréalistes laissent le hasard faire leurs poèmes => remise en cause de l'intentionnalité.
• la poésie cherche parfois à voiler, à cacher le msg lorsqu'elle s'exprime ds une langue incompréhensible (hermétisme de Mallarmé, invention des mots de Michaux, silence de Char) => poésie = pratique d'initié qui vise moins à communiquer qu'à produire des secrets.
• exercice dérisoire, jeu qui met en évidence ironiquement ses propres processus de fabrication ; par ex Cendrars : poésie = cirque ds « Académie Médrano »
– formellement, la poésie est d'une diversité contradictoire : vers (Lamartine, La Fontaine), vers libres (Michaux), prose (Ponge) => la versification n'est plus un critère permanent.
– la poésie s'appuie sur un foisonnement de thèmes et de registres qui empêchent tte unité : lyrisme (Lamartine et Eluard) mais aussi dénonciation de la guerre (Desnos et Agrippa d'Aubigné) ou observation de la vie quotidienne et banale.

C – Pourquoi il est impossible de définir la poésie
La conception de la poésie n'est pas figée à travers le tps. Elle se tranforme, tt comme la société et les mentalités. Notion qui s'est constituée à travers un processus de sédimentation historique dt notre définition actuelle est la résultante. Tenter de donner une définition est une erreur méthodologique, car une définition est une énumération finie de traits stables et distinctifs. Todorov dégage 3 mvances de la poésie :
– la tradition classique, qui dvpe une conception théorique de la poésie = ornement. La versification est un supplément de la prose, pr le plaisir => poésie = prose décorée.
– la poésie qui utilise le langage en inversant les propriétés intellectuelles → symbolisme: faire passer des sentiments, des impressions: elle communique ce que le langage conceptuel ne sait pas dire, arrache les mots à leur valeur habituelle en jouant sur leur connotation émotive (par ex symbolisme).
– la poésie qui met l'accent sur la signification plus que sur le sens, sur la manière de dire plutôt que sur ce qui est dit (Oulipo, Parnasse).

II) La poésie pour ce qu'elle n'est pas
A – Poésie, théâtre et récit
Les genres n'ont pas une frontière imperméable ; par ex les tragédies de Racine ou Corneille, les grandes comédie de Molière st en vers ; jusqu'au 19e, le terme poème ou poème dramatique désigne la tragédie.
Par ailleurs, al poésie est aussi un récit et raconte des histoires. Ainsi, les épopées comme la Franciade de Ronsard ou Les Tragiques d'Aubigné sont aussi appelés poèmes héroïques.
Enfin, un recueil poétique peut se distinguer très mal du théâtre s'il comporte une part importante du dialogue (Les Amours Jaunes de Corbière, la section « théâtre » de Bonnefoy).
Aux origines de tte les litté, la forme versifiée se confond ac tous les genres : le genre lyrique (ode, élégie), narratif (épopée), dramatique (tragédie et comédie). En effet, à l'origine la litté était orale (en raison de l'analphabétisme massif). Ds les stés sans écriture, les pauses que constituent la fin de vers et les répétitions de rimes et de rythmes correspondent à une nécessité de mémorisation et de communication, et allègent la tâche du récitant car les formules se gravent plus facilement ds l'esprit. Le dvpt des litté écrites voit l'émergence de nbreux genres en prose et d'une spécialisation croissante de la poésie ds le genre lyrique ; mais tous les genres gardent la marque de cette fusion originelle.
B – Prose et poésie
● Les thèmes ne distinguent pas prose et poésie, mm si certains thèmes sont privilégiés par la poésie classique et romantique (sentiments, fuite du tps,...) mais ces thèmes se retrouvent aussi en prose (Proust, Flaubert,...).
● D'autre part, on retrouve aussi des thématiques en poésie plus propres à la prose : histoire et pol (Chénier, Desnos, Aragon), philo (Voltaire). La poésie ne tourne plus seulement autour du beau et comme la prose, elle concerne des thématiques triviales, des choses quotidiennes (Ponge : matérialisme sans élan esthétique, « Les Pendus » de Villon, « La Charogne » de Baudelaire).
● La forme : la frontière entre prose te poésie jusqu'à la période romantique a été marquée par la versification. Les classiques et encore les romantiques ont une conception rhétorique de la poésie, comme ornement : elle dit la mm chose mais autrement ; elle est sentie comme une variation ornementale de la prose, le fruit d'une technique ; jms comme un langage différent ou comme le produit d'une sensibilité particulière. Pr Barthes (Y a-t-il une écriture poétique?), la poésie = prose + mètre + rime + image.
● A partir de Baudelaire et surtout Rbd, la frontière n'est plus aussi claire. Les premiers poèmes en prose st écrits par Bertrand et Baudelaire qui ruinent la versification et les vers libres apparaissent ; même ac les vers métriques : enjambements, rejets, contre-rejets,... qui instaurent une une discordance entre la frontière du vers et la syntaxe (ds la doctrine classique, chaque vers devait correspondre à une unité de sens et l'ordonnance du poème = ordre de la raison). Ex : Proèmes de Ponge.
● La prose litté recourt aussi souvent à des procédés propres à la poésie = prose poétique. Ex : Chateaubriand, Proust, Gracq, Gide (Les Nourritures terrestres), Novarina, Rousseau (Rêveries d'un promeneur solitaire),... Les récits introduisent ds un cadre narratif une énonciation lyrique, une écriture métaphorique, des structures répétitives,...
● Les figures de style : Jakobson, ds sa théorie des axes (axe syntagmatique = articulation des mots et axe paradigmatique = choix des mots) indique que l'énoncé croise à chaque instant ces 2 axes : celui de la combinaison des mots et des syntagmes entre eux et celui des sélections et substitutions. Pr lui, la métaphore est une figure dominante de la poésie, qui procède à des jeux paradigmatiques et qui progresse sur la base de relations analogiques à la fois phoniques et sémantiques.
● La prose au contraire privilégie l'axe syntagmatique et privilégie la métonymie qui procède par contiguïté en raison de la linéarité de son signifié et de son signifiant.
● Le langage, la langue : ds la tradition classique, la forme de la langue utilisée est différente (ornementation versifiée et rhétorique, contrairement à la prose). La poésie moderne à partir de Rbd a déplacé la limite : plus de versification = autre conception du langage. La prose est un langage direct et transparent qui cherche à communiquer des msg (Sartre) : c'est un langage instrumental. La poésie est une double-exploration du langage et cherche à transmettre ce que le langage conceptuel ne peut traduire ; elle joue sur les connotations, arrache les mots à leur valeur habituelle (surréalisme, symbolisme) et insiste sur la manière de dire plus que sur ce qui est dit : les mots ne sont plus des signes qui cherchent à véhiculer un sens, c'est une aventure du langage qui trouve une fin en elle-même.
● Par ailleurs, prose = langue = usage social, garantit une norme qui donne une vision optimiste du monde humain, fondée sur la cohésion sociale et la com°, alors que la poésie = parole (cf Saussure, qui fait la différence entre la langue, produit social, propriété commune à l'ens des h qui respecte un code et assure al communication, et la parole, une prise en charge individuelle de la langue), qui renvoie à un monde sans liaison, organisé autour d'objets solitaires et subjectifs.
● Paul Valéry : « La marche comme la prose a tjs un objet précis [...] il n'y a pas deux déplacements de cette espèce qui soient identiques, il y a à chaque fois création spéciale, mais, chaque fois, abolie et comme absorbée ds l'acte accompli. [La poésie, comme la danse] est un syst d'actes, mais qui ont leur fin en eux-mm [...] Elle use des mm mots, des mm formes, des mm timbres que la prose. » => la prose est une marche : l'essentiel de la démarche est le but (moins d'attention accordée à la manière de dire, mm si celle-ci reste un acte de création) ; la poésie = danse = gratuité de l'émergence de l'acte idéal.

C – La poésie : un langage de com° ?
Le poète refuse d'utiliser le langage commun et conventionnel (versification, niveau de langue, figures de style pr les classiques ; perturbation de la langue chez les modernes) car il ne peut saisir l'essence des choses si le langage n'est pas adapté. La poésie procède à une auto-destruction du langage afin d'établir une autre approche de la vérité, un autre rapport au monde et à la réalité humaine. Pr Sartre, paradoxe : le poète est ds le langage : il travaille sur la lague, les mots, mais en mm tps il détruit la langue car :
– pr dire une autre réalité du monde, il invente une langue non-commune.
– pr arriver à l'essence des choses, les mots doivent s'abolir => dire la présence par l'absence, non pas à travers un msg cartésien mais par la suggestion. Sartre : « suggérer l'être ds et par la disparition vibratoire du mot ».
La poésie va créer une nvlle langue qui protège de l'automatisation de la langue commune :
– en s'écartant des normes et des structures linguistiques habituelles : valeur connotative des mots, syntaxe bousculée, assoc° sémantiques inattendues => valeur transgressive, qui traduit la liberté => poésie délinquante.
– En modifiant le rapport entre le signifiant et le signifié : elle se sert du langage comme d'un matériau (forme, sonorités,...) mais le signifié devient le signifiant => poésie autotélique, les mots revendiquent une autonomie. Sartre : « le poète s'est retiré d'un seul coup du langage-instrument et considère les mots comme des choses et non comme des signes. Le poète est hors du langage [...] il a d'abord un contact silencieux ac les choses » : c'est ensuite qu'il élabore une langue qui exprime ce contact. Le mot se fabrique en mm tps que l'exp du poète, il n'est pas uniquement conceptuel, le poète travaille sa matière.

D – Le poétique, la poétique, la fonction poétique
● Le poétique : adj qui désigne ce qui est relatif à la poésie (prose poétique, image, inspiration poétique,...). Le poétique peut cepdt largement excéder la poésie et s'appliquer à des situations qui ne st pas de la litté. Paul Valéry : « ns disons d'un paysage qu'il est poétique, ns le disons d'une circonstance de la vie, parfois d'une personne ». Le caractère poétique d'un texte, d'une chose ou d'un ê est généré par la résonance affective ds laquelle il me plonge, comme si j'étais arraché à moi-mm. Le poétique désigne dc une certaine disposition d'esprit, ce qui émeut par la beauté, le charme, la délicatesse. Le poésie dépasse la catégorie esthétique at marque un état qui produit les mm impressions que la poésie.
● La poétique : théorie de la litté : étude des formes litté en vue d'en établir une classification et d'en décrire le fonctionnement. Elle ne se limite pas à une étude de la poésie. Vient de « poiein » = créer, fabriquer. L'objet de la poétique est la recherche de la littérarité (ce qui fait qu'une œuvre est litté). Etapes :
– commence ac Aristote dt le texte La Poétique est l'ouvrage fondateur de cette discipline. Il ne conçoit pas la création litté comme un irréductible mystère mais comme une somme de choix parmi des possibles, une combinaison de procédés analysables => théorie de la création litté. 3 principes essentiels : la question de la représentation et de la mimesis, la question des genres et le travail du poète qui s'oppose à la conception platonicienne de l'inspiration poétique.
– la poétique s'est ensuite illustrée par les arts poétiques (Boileau, Horace)
– ds les 50s, la poétique revient au cœur des préoccupations des critiques litté : il faut débarrasser la critique de tt ce qui n'est pas litté pr revenir ds l'œuvre à ce qui constitue sa littérarité, son organisation interne.
● La fonction poétique : Jakobson (ds les 60s) critique l'hypothèse d'un langage poétique autonome et opposé à celui de la com° quotidienne ou à la prose. Le langage est fondamentalement un mais pas monolithique: il est traversé par une multitude de syst superposés, respectivement caractérisés par une fonction. Les différentes situations de com° valorisent telle ou telle fction. Ds Essais de linguistique générale, il écrit : « Le destinateur envoie en msg au destinataire. Pr ê opérant, le msg requiert d'abord un contexte auquel il renvoie [...] puis un code commun au destinateur et au destinataire ; enfin, le msg requiert un contact, un canal physique et une connexion psychologique entre eux deux, qui leur permet d'établir et de maintenir la com°. »
A ces 6 facteurs correspondent 6 fonctions qui n'apparaissent jms seules mais qui varient en importance selon la situation :
– la fction référentielle (contexte) concerne le contenu cognitif (ce dt je parle)
– la fction émotive est centrée sur le destinateur et insiste sur ses émotions et ses manifestations
– la fction conative est centrée sur le destinataire : c'est un effort pr interpeller le destinataire, pr le convaincre.
– la fonction phatique est centrée sur le fonctionnement du canal.
– la fction métalinguistique concerne le code et commente l'emploi des mots utilisés, parle du langage
– la fonction poétique vise le msg en tant que tel : elle travaille sur le côté palpable des signes, sur les signifiants et fait du msg un objet de plaisir esthétique. Elle déborde de la poésie et irrigue tt le langage (pubs, slogans, une des journaux,...)
Inversement, l'analyse de la poésie ne se limite pas à la prédominance de la fction poétique, par ex la poésie lyrique = fction émotive, poésie épique : fction référentielle.

Conclusion
La pureté des genres est un mythe, en particulier depuis la fin du 19e. Cf Jakobson : les traits génériques se combinent ds des proportions variables qui rendent l'œuvre intrinsèquement impure.
A l'époque rom émerge l'idée du génie, ie de la singularité créatrice ; l'originalité est valorisée au détriment des valeurs d'initiation, de conformité et de tradition.
Plutôt que de chercher une impossible définition unitaire de la poésie, on pourrait ac Valéry dire que tous les discours de la poésie s'organise autour de 2 axes :
– la poésie est une affaire de langage
– le poétique est un effet produit par une attitude de lecture et d'écriture.
Ds Nécessités de la poésie, Valéry écrit : « poésie, c'est le sens premier du mot, c'est un art particulier fondé sur le langage. Elle porte aussi un sens plus général, plus répandu, difficile à définir parce qu'il est plus vague : il désigne un certain état à la fois réceptif et productif. »


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Message  Lila Jeu 9 Sep - 21:18

II – Le langage poétique : la poéticité

Difficile d'établir des critères de poéticité ds la mesure où au cours de l'hist, elle a évolué en fction de ses visées. Ex : conceptions modernes => autotélisme => refusent les préceptes classiques qui s'appuient sur des convictions d'ornementation ; qt aux principes de la poésie du 19e (génie, originalité, singularité), ils st incompatibles ac les critères classiques de l'imitation.
Le langage poétique a changé mais on peut tt de mm dégager 3 tendances communes.

I) Distance par rapport à la langue commune
La poésie est héritière de la conception initiale : l'artiste, inspiré comme un prophète (Hugo), un savant, un destinataire des Muses, parle une langue différente de celle des autres h.
L'obscurité de la poésie s'explique car elle est la langue des dieux et elle parvient à saisr l'indicible. Elle dit ce que la prose n'est pas en mesure de dire et pr cela elle cherche à se distinguer d'elle.
Ac Aristote et la poésie classique et néo-classique, la poésie est imitation mais en tant qu'art, elle n'est pas pure copie : elle est harmonie. La langue poétique est plus esthétique, plus raffinée, recherchée et s'éloigne du prosaïsme => écart vers le haut. Boileau : « Evitez la bassesse » => la poésie est un haut langage, sublime, qui doit rester éloignée des mots communs et sacraliser le langage ; c'est une langue parfaite qui demande du tps.

A – Le lexique (choix du voc)
● Avant Hugo
La croyance est que certains mots seraient poétiques et d'autres pas : on cherche des mots nobles, un niveau de langue soutenu, soit par leur caractère vieilli, soit par leur lien ac l'étymologie latine ; au 17e, un h = un mortel, un cheval = un coursier ; eau = onde, mariage = hymen, avt que = dvt que. Ce choix est caractéristique des poètes classiques et de certains contemporains (Claudel, St John Perse, Eluard).
Le lexique poétique se trouve aussi ds l'exotisme (de Hérédia).
Une gde partie du voc est née d'images qui ne st plus perçues comme telles mais qui constituent un code poétique différent de la langue commune (amour = feu, femme = rose : code très utilisé par le pétrarquisme, la préciosité, le baroque).
● Après Hugo
La recherche d'une langue alternative s'effectue par des mots empruntés au langage courant ou technique => rupture ac la tradition ; ce que revendique Hugo ds Réponse à un acte d'accusation : « Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire [...] Je fis une tempête au fond de l'encrier [...] Et déclarai les mots égaux, libres, majeurs [...] Je nommai le cochon par son nom ; pourquoi pas? ».
La langue esthétique est dévaluée (Cendrars, Apollinaire) => voc nveau, inattendu => effet de surprise, d'étrangeté, qui est caractéristique de la langue poétique.

B – La syntaxe (grammaire, organisation des mots)
La grammaire est la pilier sur lequel repose la signification. A partir d'un certain degré d'écart par rapport aux règles d'origine, la phrase s'effondre et l'intelligibilité disparaît. Ds l'ens, la poésie fr est plutôt respectueuse des règles (mm le surréalisme), jusqu'à Mallarmé qui semble avoir délibérément cherché ds l'écart grammatical le ressort fondamental de son écriture poétique.
● L'absence de verbe : ds certaines formes de poésie contemporaine, elle enlève la clé de voûte de l'édifice linguistique : les mots défilent sans que l'on sache lequel se rapporte auquel (Reverdy : « Pour jamais »).
● L'inversion : en fr, à la différence des langues flexionnelles (all, latin), les rapports entre les termes st marqués par leur position respective ds la phrase : l'ordre des mots est canonique : déterminant avt le déterminé, sujt avt le vb, vb avt le complément,... => tte infraction à ces règles est une inversion. Par ex, ds « Le Pont Mirabeau » d'Apollinaire, inversion : « Sous le Pont Mirabeau coule la Seine » : l'organisation des élmts du discours ds un poème n'est pas simple puisque s'y dvpent 2 lignes dt chacune obéit à une logique qui lui est propre : syntaxe et métrique => l'inversion est une nécessité métrique, mais il semble que le choix de la place, parce qu'elle met en évidence certains mots, a plutôt une valeur émotive et sémantique. Mettre « Seine » à la fin, c'est mettre en valeur l'instabilité de l'eau qui coule plutôt que le pont (ds l'ordre, ce serait un vers clos sur un contenu informatif). « Sous le pont Mirabeau » est une structure d'attente qui reprend la fuite du tps et de l'amour. Placé en début de vers, il ns fait plonger ds l'intérioté, ds la douloureuse affectivité. Bouleverser la structure de la phrase c'est exprimer l'intériorité souffrante, destabilisée.

C – L'abondance des figures de rhétorique
Elle est l'une des caractéristiques de la poéticité (rhétorique : art du discours selon Aristote, art d'argumenter ds le but de persuader ; notion très large mais aujd, rhétorique = art des figures de style).
Les différentes époques n'ont pas privilégié les mm figures : poésie classique = périphrases, personnifications, allégories => anthropomorphisme (mainmise sur la raison : cogito). Depuis le 19e = métaphores, métonymies, comparaisons => déperdition du moi, du monde et vision plus subjective du monde.
La rhétorique a donné ttes sortes de définitions de figure, des classifications complexes,... Selon Fontanier :
– figures d'insistance : répétition, anaphore, parallélisme, chiasme, gradation, hyperbole,...
– figures d'opposition : antithèse, oxymore,...
– figures de substitution : euphémisme, litote, périphrase, métonymie, synecdoque,...
– figures d'analogie : métaphore, comparaison, personnification, allégorie, symbole,...
– images : ce qui donne une représentation de la réalité = tropes = métaphore, synecdoque, métonymie,... => ce qui n'utilise pas les mots ds leur sens propre.

II) Son héritage oral
Aux origines de ttes les littés, la versification apparaît en relation étroite ac la tradition orale. Ds les stés sans écriture, les pauses (vers) et les récurrences (rimes, rythmes) facilitent la mémorisation et la com° ; les répétitions et autres parallélismes allégeaient la tâche du récitant et permettaient à ces formules de se graver + facilement ds l'esprit des auditeurs. La poésie, liée à l'oralité, se calque sur les rythmes du corps et la scansion des vers épouse la respiration. Durant le M-A, la poésie est chantée et psalmodiée et cette inscription ds le corps et la voix perdure mm lorsqu'elle n'est plus oralisée. La poéticité est la marque que le texte garde de l'oralité originelle et de l'inscription du corps ds le texte.

A – Le vers (qu'étudie la métrique)
Difficile de donner une déf du vers (il en existe de plusieurs sortes) ; c'est un découpage de la langue dont l'unité est marquée par la pause finale. Unité phonologique (de son que signale à l'écrit le blanc, le passage à la ligne suivante et la majuscule). Il peut ne pas correspondre à l'unité syntaxique au moyen de rejets, d'enjambements,... La versification fr est l'héritière de la latine, fondée sur la longueur des syllabes. A partir du 4e s ap J-C, on cesse d'ê sensible à la qtité des syllabes et la longueur est remplacée par leur nombre. La rime apparaît alors pr signaler la fin du vers et pr distinguer son rythme de celui de la prose (à partir du 13e mais précédé d'une période d'assonances). Mètres : décasyllabe (ds la chanson de geste et la chanson lyrique médiévale), l'octosyllabe (+ ancien vers : 10e) et l'alexandrin (in Le Roman d'Alexandre : 16e).
Les vers impairs : qq ex chez La Fontaine (mais fable = sous-genre) ; à partir de Verlaine il s'impose : il en fait un outil de sa métrique : « Art Poétique » => « De la musique avt tte chose / Et pr cela préfère l'Impair / Plus vague et plus soluble ds l'air / Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. / Il faut aussi que tu n'ailles point / Choisir tes mots sans qq méprise [...] Car ns voulons la Nuance encor, / Pas la Couleur, rien que la Nuance! [...] Que ton vers soit la bonne aventure [...] Et tt le reste est littérature. »

B – Le rythme (qu'étudie la prosodie)
Il est ce qui tombe sous l'appréciation de l'oreille, le retour et la régularité des phénomènes sonores qui ne se succèdent pas au hasard ds la durée du discours.
● La césure : au-delà de 8 syllabes, la reconnaissance de l'existence du vers n'est plus assuré : il faut que l'oreille ait un support intermédiaire, un pt fixe qui délimite des ens réguliers : hémistiches. S'il dépasse 8 syllabes, le vers métrique a 2 accents majeurs : sur la dernière syllabe du vers et sur la syllabe qui précède la césure. Ds l'alexandrin classique, la césure se trouve entre la 6e et la 9e syllabe. Ds le décasyllabe, on compte à 4-6 (pour que ça reste pair).
● Les coupes et les accents de gpe. La mesure du rythme est déterminée par la présence d'accents toniques sur la dernière syllabe ne comportant pas de « e » d'un gpe de mots formant une unité grammaticale. Ces accents st suivis d'une pause rythmique, la coupe.
Les rythmes peuvent ê binaires, ternaires, croissants ou décroisssants.

C – Les effets sonores
Echos sonores au niveau de la rime : AABB = rimes plates ou suivies ; ABAB = croisées ; ABBA = embrassées. 3 phonèmes en commun = rime riche ; 2 = rime suffisante : 1 = rime pauvre.
Aussi des assonances et des allitérations.

III) Le principe d'équivalence et d'analogie
Jakobson voit ds l'équivalence (corrélation, parallélisme) le principe mm du langage poétique : « La fonction poétique projette le principe d'équivalence de l'axe de sélection sur l'axe de la combinaison ». Ds le langage poétique, l'équivalence qui caractérise l'axe paradigmatique devient une caractéristique de l'axe syntagmatique. Les élmts qui se combinent ds l'ordre du discours entrent en résonance les uns ac les autres et l'équivalence, la répétition, devient le principe de la combinatoire.
L'exclusion progressive du récit de la poésie peut ainsi s'expliquer par la tension entre la linéarité que suppose le récit et la circularité du texte poétique. Ce principe d'équivalence commande plusieurs niveaux d'organisation formelle et signifiante.

A – La forme
● Ds la versification traditionnelle, l'équivalence intervient au niveau du mètre, de la rime, de la strophe (quatrain, tercet)
● Cette circularité culmine ds certaines formes fixes qui reposent sur la reprise de vers entiers à valeur de refrain (ballade ou pantoum) : Bdlaire : « Harmonie du soir » (poussé à l'extrême ac seulement 2 rimes : le 2e et le 4e vers deviennent le 1e et le 3e de la strophe suivante).
● Ds une poésie non-métrique, il existe des phénomènes comparables : ds le verset par ex, construit sur 2 parties ac un parallélisme (St John Perse et Péguy) ou ds le poème en prose qui utilise la récurrence et l'équivalence (« Un hémisphère ds une chevelure » de Bdlaire).
La poéticité en général est marquée des répétitions de syntagmes, de phonèmes ; par ailleurs, la poéticité privilégie des figures d'analogie comme la comparaison et la métaphore qui établissent des équivalences entre des réalités parfois très éloignées, les figures d'opposition entre des termes contraires.

B – La signification
● Equivalence signifié/signifiant
– la rime est plus qu'une homophonie ; elle induit entre les mots qu'elle unit un rapport sémantique. Ds les « Amours de Marie » de Ronsard, les rimes sont couvertes de sonorités qui rappellent les fleurs et les roses et thématiquement, le poète envisage de couvrir le corps de la femme de roses. Signifié/signifiant = idée de lutte contre la mort, négation de la mort par la substitution d'un syst floral compensatoire.
– propriétés mimétiques de la graphie pr établir une équivalence entre signifié et signifiant graphique, ex les Calligrammes d'Apollinaire : « la colombe poignardée et le jet d'eau » : la colombe = paix et le jet d'eau ac l'oeil = larmes du poète qui souffre de la perte de ses compagnons => dénonciation de la guerre et mélancolie du passé.
● Équivalence entre plusieurs signifiés d'un mm mot => polysémie et connotations. Mallarmé par ex ds « le Tombeau d'Edgar Poe » : « glaive nu » = dégainé (prêt au combat et dc agressivité) + dévoilement + certaine pureté, pas d'ornements + fragilité du poète exposé aux diatribes de ses contemporains.
● Equivalence entre les signifiés : vision du monde caractérisée par un lien généralisé entre le langage, l'h et l'univers, aptitude à unifier la diversité de l'exp humaine en une totalité cohérente, syst complet de rapports. Cf les « Correspondances » de Bdlaire : liens souterrains, sensibles, entre l'h et l'univers.
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Message  Lila Jeu 9 Sep - 21:21

III – Les fonctions de la poésie

Paradoxe: la poésie est inutile ds la vie éco, sociale,... (cf la méfiance de Platon! + préface de Mlle de Maupin). De fait, le poète se vit comme un marginal exclu de la sté, mal traité par ses semblables : « Le tombeau d'Edgar Poe » de Mallarmé, « le pélican » de Musset, « l'albatros » de Baudelaire => impossibilité physique et spirituelle de trouver sa place ds la sté.
Toutefois cette inutilité est parfois revendiquée comme le pp mm de la prod° esthétique : Gauthier : « rien de ce qui est beau n'est indispensable à la vie [...] il n'y a de vmt beau tt ce qui ne peut servir à rien ». Les poètes du 19e remettent en question la trad° aristotélicienne de l'art comme représentation (son utilité était alors la catharsis). Avec les Parnassiens, la poésie cesse de chercher son but ailleurs qu'en en elle-mm et récuse ce qui rappelle sa fonction utilitaire. Baudlaire, ds Notes nvlles sur Edgar Poe, écrit : « si le poète a poursuivi un but moral, il a diminué sa force poétique [...] La poésie ne peut pas, sous peine de mort ou de défaillance, s'assimiler à la science [ie la connaissance] ou à la morale [bien/mal, devoir] » et « je ne crois pas qu'il soit scandalisant de considérer toute infraction à la morale, au beau moral, comme une espèce de faute contre le rythme et la prosodie universels » = la beauté n'est pas sans rapport avec la morale : la poésie peut être belle car conforme au goût mais pas à la morale ou aux canons de la beauté (indépendance beauté/morale) ; « c'est à la fois par la poésie et à travers la poésie, par et à travers la musique que l'âme entrevoit les splendeurs situées derrière le tombeau » = la poésie est liée à la transcendance, elle ns met en relation ac ce que notre cond° d'h ns empêche d'atteindre ; « Ainsi le pp de la poésie est, strictement et simplement, l'aspiration humaine vers une beauté supérieure ». Il affirme l'autonomie et la suprématie de la poésie par rapport à la science et à la morale => appel à la transcendance que l'h ds sa nature imparfaite ne peut contempler autrement qu'au moyen de l'émotion esthétique.
L'inutilité de la poésie s'explique aussi par l'hermétisme de certaines formes de la 2de moitié du 19e, elle a perdu sa fction de com° car seuls les initiés (happy few) peuvent pénétrer la subtilité de son langage. Mais qu'ils le veulent ou non, les poètes écrivent pr les autres et leur travail remplit un certain nbre de fctions, qui perdurent aujd.

I) La fction mnésique (poésie = mémoire)
A – A l'origine
La poésie était le support de tt ce que les h ne devaient pas oublier. Elle n'est pas née comme plaisir ou prod° esthétique, mais comme outil (répétition, rythme, allitérations, parallélismes qui st destinés à aider le travail de la mémoire). Historiquement, elle est utilitaire et si la poésie contemporaine oublie la versification traditionnelle ; elle garde ds ses recherches rythmiques et sonores les traces de son oralité archaïque. Si elle est une technique de la mémoire, ell est devenue par voie de conséquence une mémoire des peuples.

B – Les mythes
Mythes = hist sacrées, événements qui ont eu lieu ds les tps primordiaux. Ils se récitent et dc nécessitent un dispositif de mémorisation (Hésiode, Bible). Très svt, le mythe s'incarne ds des images, une réalité allégorique, qui est un autre aspect de la poésie.

C – L'épopée
L'aède gr ou le trouvère chantent ds un langage rythmé les exploits des héros. La poésie est la base de l'épopée. Premier genre fondateur de la transmission historique (Iliade, Odyssée). Pr relater ces hist, ils doivent retenir l'attention de l'auditoire => mise en valeur rhétorique de leurs discours => structure poétique.
=> fonction historique qui garde en elle la trace d'un passé dt elle a structuré la conservation.

II) La fonction sacrée
Elle établit un lien ac la transcendance et ressemble à un rituel magique. Ttes les religions usent d'un langage particulier pr s'adresser à la divinité pr se relier aux puissances cosmiques : la prière. 2 fctions : requête et adoration. De nbreuses coïncidences existent entre prière et poésie.

A – Coïncidence fonctionnelle
Prière = forme poétique : répétitions, structures de vers, rimes, rythmes, images, car nécessité de la mémoire. Le vers qui apparaît ds le M-A est né de cérémonies liturgiques et la mémorisation chez les peuples analphabètes nécessitaient la structure de la répétition et le syllabisme.

B – Coïncidence expressive
La poésie (mm non-religieuse) garde des rythmes, des répétitions, qui l'apparentent au pouvoir envoûtant des rites sacrés. Elle charme par sa parole répétitive, mystérieuse, codée qui l'apparentent aux formules magiques.

C – Coïncidence de nature
L'h en prière, comme le poète, est un h qui s'abandonne au langage, à la divinité pr lui confier ses rêves et ses désirs.

D – Coïncidence des effets
La poésie comme la prière = exorcisme du tps qui passe, résistance à la mort.
Certains poètes ont mêlé poésie et prière (Péguy, Claudel), ont tenté de traduire leur foi par la poésie (« et moi je vs salue ô première fermière »). Mais les poètes moins chrétiens lèvent aussi les yeux vers le ciel : Bdlaire (Notes Nvelles sur Edgar Poe : « aspiration vers une beauté supérieure ») ou l'invocation de la muse (« la nuit de mai » de Musset).

III) La fction heuristique = dévoilement, transmission de la connaissance et de la vérité
St-John Perse, « Allocution au banquet Nobel » : « Par la pensée analogique et symbolique, par l'illumination lointaine de l'image médiatrice, et par le jeu de ses correspondances, sur mille chaînes de réactions et d'associations étrangères, par la grâce enfin d'un langage où se transmet le mvt mm de l'Etre, le poète s'investit d'une sur-réalité qui ne peut ê celle de la science [...] [La poésie moderne] est action, elle est passion, elle est puissance, et novation toujours qui déplace les bornes [...] L'obscurité qu'on lui reproche ne tient pas à sa nature propre, qui est d'éclairer, mais à la nuit mm qu'elle explore, et qu'elle se doit d'explorer : celle de l'âme elle-mm et du mystère où baigne l'ê humain. Son expression tjs s'est interdit l'obscur, et cette expression n'est pas moins exigeante que celle de la science.[...] Poète est celui-là qui rompt pour ns l'accoutumance ». Pr Saint-John Perse, la poésie s'oppose à la science en tant qu'elle n'est pas logique, raisonnement ou objectivité ; elle n'est pas un instrument de connaissance mais qd la philosophie et la science en trouvent pas de réponses, la poésie prend le relais ac ses moyens ; elle supplée mm les religions car elle est transcendante. La poésie est un art de vivre inscrit ds le monde (elle n'est pas purement magique ou esthétique). Elle a la fction d'éclairer, comme la science, de lever un mystère, mais le monde qu'elle explore est obscur. Elle est universelle, au-delà de tte connaissance, elle ne dépend pas de l'histoire ou de l'idéologie. Le poète rével le monde sous un jour nveau.
La poésie didactique existe mais il semble que la connaissance de la poésie est tt le contraire de la connaissance didactique car en dehors de tt raisonnement, de tte logique, de tte argumentation caractéristique de la sc et de la philosophie, la prise de csc est plutôt de l'ordre de la révélation, de l'émotion, de l'intuition, de la mise en rapport implicite, apporte une connaissance oblique par des équivalences. 3 domaines de découverte.

A – Le poète révèle le monde
● Le monde visible : le poète réveille nos sens ; grâce à lui, ns découvrons ou redécouvrons la présence des choses, leur poids, leur forme, leur couleur et leur bruit. Le poète réveille en ns des réflexes morts ou endormis en brisant nos assoc° stéréotypées ; il secoue notre torpeur, ns présente des choses surprenantes qui ns environnent mais que nos sens ont enregistrés machinalement. Ponge et Bdlaire « il est des parfums frais comme des chairs d'enfants » (synesthésie).
● Le monde invisible : monde de l'au-delà. Le prophète (Hugo), le mage, le voyant (Rbd) => accès à un autre monde, individus supérieurs doués de pouvoirs surnaturels qui lui permettent l'accès à des vérités transcendantes : Hugo, « Fction du poète » : « A tous d'en haut il la dévoile / Car la poésie est l'étoile / Qui mène à Dieu rois et pasteurs. » et Rbd, « Lettre à Paul Demeny » : « Car il arrive à l'inconnu [...] si ce qu'il rapporte de là-bas a forme, il donne forme ; si c'est informe, il donne de l'informe. Trouver une langue... ».

B – Le poète révèle nos sentiments
Qd l'émotion ns habite, ns avons tendance à revenir au langage poétique, adapté à un état qui n'est pas réductible ou raisonnable : forme de l'indicible, de l'innommable => de l'affect. Il ns permet de saisir ce qui ns échappe de ns-mm, nos douleurs, nos peines. Il exprime mieux que ns des états affectifs que ns sommes svt maladroits à saisir. Les gds poètes ns renvoie des images de ns-mm, plus vrais, plus explicites car ils expriment notre aventure intime à travers la leur. Lire un poème d'amour, ce n'est pas vivre l'amour d'un poète, c'est ouvrir en ns des chemins neufs ds la lecture de notre amour. C'est lire l'aventure qu'a eue un autre qui a eu le génie de l'exprimer mais en en faisant une révélation perso. Hugo, préface des Contemplations : « Hélas ! Qd je vs parle de moi, je vs parle de vs. Cmt ne le sentez-vs pas? Ah! Insensé, qui crois que je ne suis pas toi. »

C – Le poète dévoile notre incst
Rapports étroits ac la forme de l'incst : elle laisse une gde place à l'expression des pulsions et les processus incsts qui travaillent le rêve st aussi ceux qui sont à la base du langage et en particulier du langage poétique. Freud a mis en évidence 2 processus dominants du rêve : la condensation (plusieurs représentations fondues en une seule) et le déplacement (intensité d'une représentation déplacée sur une autre moins intense mais reliée à la précédente par une assoc°). Mm écho en rhétorique : condensation = métaphore, déplacement = métonymie. Freud : l'insct procède de façon associative ; ds la poésie, assoc° analogique, phonique, ryhtmique,...=> la convergence des processus explique le thème récurrent du rêve ds la poésie et la constitution du mvt surréaliste qui fonde l'écriture sur l'assoc° libre.

IV) La fction ontologique
Recherche de l'essence de l'h car recherche des traces de l'enfant en ns (non par la mémoire du passé mais par la restitution de certains mécanismes régressifs) => langue de l'origine différente du logos.
– retour aux sources de la connaissance sensorielle indépendamment de la conceptualisation : « La Terre est bleue comme une orange »
– univers magique où tt est possible qui n'obéit pas à des lois rationnelles => pensée primitive de l'h, ex Gaspard de la nuit, « Ondine » d'Aloysuis Bertrand et « Enfance » de Rbd.
– suprématie de la vie émotionnelle aux dépens du cogito (poésie lyrique)
– capacité d'émerveillement du poète dvt le connu qui sera transformé grâce à l'imagination.
– le jeu

V) Fction ludique
Le poète joue ac le signifiant des mots, utilise ttes les ressources des mots (polysémie, homophonie, néologismes, paronymies,...) et ttes les possibilités de construction des phrases : répétition, inventaire, distorsions de la langue : les Gds Rhétoriqueurs (Michaux, Tardieu), Prévert, OuLiPo. La versification ne serait qu'un résultat de cette démarche ludique. La langue poétique = fction ludique différente du langage usuel. Elle contient des élmts de gratuité, elle serait pr les h une manière de vivre ds un univers fictif et obéissant à d'autres lois que les lois sérieuses qui régissent la vraie vie.

VI) Fction libératoire et révolutionnaire
● Eluard : « Liberté » : « Et par le pouvoir des mots / Je recommence ma vie / Je suis né pr te connaître, pr te nommer / Liberté » => poésie = liberté pr Eluard car elle refuse le totalitarisme, poésie engagée qui défend la liberté, ce qu'il reprend des « Les Deux poètes d'Aujd » => revendication d'une poésie engagée.
● La poésie possède intrinsèquement une valeur révol : elle n'est pas seulement instrument de liberté mais liberté => essence = démarche de refus ; contestation :
– d'une langue préfabriquée, utilitaire, usuelle : Sartre : « Les poètes st des h qui refusent d'utiliser le langage »
– d'un imaginaire rétréci : elle s'emploie à débarrasser les chaînes mentales de leur stéréotypes, de leurs réflexes.
– pr la poésie du 19e s, refus du cadre rigoureux de la métrique, de la prosodie classique.
– anticonformisme : l'hist litté montre que lorsque le poète conteste les valeurs aristocratiques d'abord puis bourgeoises, il conteste en mm tps le langage qui exprime ces valeurs et crée une nvlle langue : Ruteboeuf, Hugo, Rbd => détraquent la norme, débloquent l'imagination, invitent non à ce qui est mais à ce qui pourrait ê (novation qui tjs dépasse les normes).

VII) Poésie = support du plaisir comme le poète comme pr le lecteur à plusieurs niveaux
– beauté intrinsèque de la forme, harmonie sonore
– ludique du jeu qui mobilise l'esprit
– libidinal : contenu qui draine nos affects
– physique : investit notre corps par les rythmes et les respirations
– démiurgique (créateur) d'un acte de lecture qui est une récréation perso : la lecture d'un poème et son analyse st des actes créateurs : chacun refait un chemin (pas forcément celui du poète) mais que le poème ds sa polysémie ns permet de parcourir et d'inventer.
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